Le Télégramme, 12/11/2011 : Une stèle pour les prisonniers africains

12Le Télégramme : 12 novembre 2011 : Une stèle pour les prisonniers africains
Parce que les premiers prisonniers africains étaient arrivés à Trévé le 11 novembre 1944, internés dans un camp, la municipalité avait choisi la date de la commémoration de l’Armistice pour inaugurer la stèle rappelant leur séjour dans la commune jusqu’en janvier 1945.

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Hier, le maire, Joseph Collet, a retracé les étapes ayant permis cette cérémonie placée sous le signe du devoir de mémoire. Éveil des consciences Ainsi, dès 2002, Armelle Mabon, historienne, avait contacté la mairie pour recueillir des témoignages. «Mais, ce sujet n’avait réveillé aucun souvenir». En 2006, après le film «Indigène», de Rachid Bouchareb, les consciences s’étaient ouvertes sur le sort des soldats issus des colonies.Il fallut attendre 2010 et le livre d’Armelle Mabon, «Oubliés d’hier, oubliés d’aujourd’hui» pour que Noël Lagadec, de Trévé, décide à son tour de creuser le sujet. Au total, 35 témoins de l’époque raconteront leurs souvenirs. Ils ont été édités par Jérôme Lucas sous le titre «Nous n’avions jamais vu de Noirs». Une leçon pour les jeunes générations.
Lors de la sortie de l’ouvrage, le 16 avril dernier, le maire s’était alors engagé à édifier une stèle en souvenir de ces soldats.

L’artiste locale, Annie Lagadec, a été sollicitée pour la création de la plaque de bronze. Elle en a réalisé le moulage en terre et la plaque a été coulée à la fonderie Nivet, de Plérin. Michelle Paul, présidente de la Ligue des droits de l’Homme du Centre-Bretagne, a salué les Trévéens de 1944-1945 qui ont su accueillir ces soldats. «C’est une leçon pour les jeunes générations. Un étranger n’est pas un homme qu’on utilise et qu’on jette quand on n’en a plus besoin. Nous sommes tous l’étranger de quelqu’un». Ronan Kerdraon, sénateur, ajoutait: «Je mesure l’importance du devoir de mémoire. Nous avons l’obligation de nous souvenir, pour les générations futures, et la responsabilité, en qualité d’élus, de tout faire pour repousser les tentations d’exclusion». Pratique Le livre «Nous n’avions jamais vu de Noirs» est en vente à la mairie de Trévé et dans les librairies du secteur. © Le Télégramme – Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/local/cotes-d-armor/rostrenen-loudeac/region/treve/11-novembre-une-stele-pour-les-prisonniers-africains-12-11-2011-1496417.php